Quand Amar Saâdani rouvre les plaies non cicatrisées de la décennie terroriste
Les déclarations inconsidérées de l’irresponsable Amar Saâdani ont provoqué « un véritable séisme au sommet de L’Etat ont confié, ces deux derniers jours, des responsables politiques encore en poste ou à la retraite, qui ont préféré garder l’anonymat.
Mais au-delà du tort porté à la personne du général Mohamed Médienne, un patriote sincère et désintéressé, un homme que le destin à mêlé aux moments cruciaux de l’histoire de l’Algérie, c’est surtout les retombées politiques incommensurables de ces déclarations dangereuses qui sont à redouter, en ce sens qu’elles risquent de réveiller les vieux démons de la décennie terroriste.
Toutes les batailles remises en cause
En remuant ainsi l’affaire des moines de Tibhirine, le chef imposé du FLN tend une perche inespérée au juge français Marc Trédevic et conforte ses présomptions de culpabilité contre l’Armée Algérienne. Au jourd’hui, ce juge n’a même plus besoin de revenir à Alger pour exhumer les crânes des moines pour les besoins d’analyse de l’ADN. Il tient désormais la preuve de ses soupçons et peut sans perdre de temps engager des poursuites pénales contre l’armée algérienne pour non- assistance à personnes en danger de mort.
Toutes les batailles politiques, médiatiques et diplomatiques menées pendant des années en Algérie et surtout à l’étranger par des journalistes, des parlementaires, des hommes politiques, pour défendre l’honneur de l’Armée algérienne, sont, à toute le moins, remises en question.
Pire encore : Saâdani rouvre une autre plaie en évoquant avec une telle légèreté, une telle impudence, une telle irresponsabilité les assassinats tragiques du président Mohamed Boudiaf et du leader syndical Abdelhak Benhamouda, que leurs âmes reposent en paix.
La thèse du « qui tue qui » revient en force
Du coup, la thèse du « qui tue qui », rendue caduque par l‘évolution de la situation politique en Algérie, grâce notamment à la politique de réconciliation nationale, revient en force par ce pain béni. Les organisations des familles des victimes du terrorisme, les familles des disparus, dont nous partageons la douleur, trouveront dans les accusations du sieur Saâdani, et à juste titre d’ailleurs, toutes les raisons de vouloir demander la réouverture des dossiers, d’exiger des comptes au ministère de la défense nationale (MDN) contre le DRS.
Que dire alors de l’attaque terroriste contre la plate-forme énergétique de Tiguentourine ? C’est encore la faute au DRS, selon l’expertise de Saâdani. Passons sur le fait que ces accusations ne laisseront pas indifférentes les familles des ressortissants étrangers tués au cours de cette attaque terroriste. Ni d’ailleurs les organisations des droits de l’homme comme Human Rights Watch (HWR) ou encore la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) qui y trouveront matière à relancer leurs croisades contre l’Algérie.
Mais de telles accusations vont surtout augmenter la méfiance des sociétés pétrolières internationales à poursuivre leur partenariat avec l’Algérie. Les sociétés qui posent comme préalable à leur retour en Algérie, la mise en place de structures de sécurité privées (ce à qui l’Algérie s’oppose vent debout) peuvent dire « merci » au sinistre Saâdani le demeuré qui met ainsi tout le pays dans l’œil du cyclone.
La Justice Algérienne va t-elle s’auto-saisir ?
En croyant servir par ses sorties médiatiques calamiteuses, le président Bouteflika, il ne fait en réalité que torpiller sa politique de réconciliation nationale. Dans son article 46, le texte de cette charte stipule que « Est puni d’un emprisonnement de trois (3) ans à cinq (5) ans et d’une amende de 250.000 DA à 500.000 DA, quiconque qui, par ses déclarations, écrits ou tout autre acte, utilise ou instrumentalise les blessures de la tragédie nationale, pour porter atteinte aux institutions de la République algérienne démocratique et populaire, fragiliser l’Etat, nuire à l’honorabilité de ses agents qui l’ont dignement servie, ou ternir l’image de l’Algérie sur le plan international ». Clair et net !
Alors la Justice Algérienne va t-elle s’auto-saisir ? On se pose la question. On se demande aussi pourquoi le MDN se mure dans un silence assourdissant. Ce qui se passe est gravissime !