Présidentielle 2014 : Yasmina Khadra ira “jusqu’au bout”
L’écrivain candidat à l’élection présidentielle Yasmina Khadra a confirmé sa volonté de soumettre sa candidature aux électeurs algériens, poussé par une “colère contre le troisième mandat de Bouteflika”.
Il avait quelque peu disparu des radars médiatiques si bien que l’on commençait à douter de sa motivation. C’est une nouvelle fois en marge d’une rencontre avec ses lecteurs que Yasmina Khadra, l’écrivain algérien le plus traduit et lu à l’étranger, a fait quelques confidences sur ses ambitions présidentielles. Plus de deux mois près s’être déclaré candidat à l’élection présidentielle, à l’occasion du Forum de Liberté, organisé en novembre dernier, surprenant l’assistance et l’Algérie toute entière, Yasmina Khadra a confirmé ce jeudi à la libraire Cheikh à Tizi-Ouzou son intention de briguer un mandat présidentiel. Alors qu’il dédicaçait son nouveau roman, “Les anges meurent de nos blessures”, à paraître en avril, l’ex-officier a dit qu’il comptait bien “aller jusqu’au bout de sa candidature” à l’élection présidentielle. Autrement dit, Yasmina Khadra a retiré un formulaires de souscription de signatures individuelles auprès du ministère de l’Intérieur et est parti à la chasse aux signatures. Comme les autres prétendants à la magistrature suprême, l’auteur de “Ce que le jour doit à la nuit” a encore 39 jours pour recueillir au moins 600 signatures individuelles de membres élus d’APC, de wilayas ou d’assemblées parlementaires, répartis à travers au moins 25 wilayas, ou bien 60.000 signatures individuelles d’électeurs recueillies également à travers 25 wilayas, conformément à l’article 139 de la loi de janvier 2012, s’il veut voir sa candidature validée par le Conseil constitutionnel.
“Aucune bataille n’est perdue” d’avance
Interrogé par ses lecteurs sur les raisons qui poussent l’écrivain à succès qu’il est à se convertir à la politique, Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, a répondu qu’il présente sa candidature “par devoir de citoyen”, ajoutant que “servir les autres est la plus belle des générosités”. Au fil de ses confidences, le directeur du Centre culturel algérien à Paris s’est aussi attaqué au Président Abdelaziz Bouteflika : “Ce n’est pas seulement la politique qui m’a poussé à annoncer ma candidature. C’était surtout une question morale car, j’étais vraiment très en colère contre le troisième mandat de Bouteflika”, a-t-il lancé, estimant que “sans véritable changement, l’Algérie s’acheminera dangereusement vers la voie de la violence“.
Même si Yasmina Khadra reconnaissait lui-même en décembre, dans les colonnes du Figaro, avoir très peu de chance de l’emporter, il veut quand même se jeter à corps perdu dans la campagne. “Aucune bataille n’est perdue tant qu’elle n’est pas encore engagée. Ça ne sert à rien de se plaindre quand on ne veut même pas livrer combat”, a-t-il soutenu, avant de s’en remettre aux électeurs algériens : “C’est au peuple de choisir le candidat qu’il juge le plus crédible et capable de lui apporter une part de bonheur”.