Le conseil national du RCD tranche en faveur du boycott de l’élection présidentielle
L’idée était déjà un peu dans l’air depuis des semaines et finalement son Conseil national réuni vendredi en session ordinaire n’a fait qu’acter, à l’unanimité de ses membres la décision de boycotter l’élection présidentielle du 17 avril.
Les arguments motivant une telle décision sont déclinés dans la déclaration lue par le président du parti Mohcin Belabes.
“L’échéance de l’élection présidentielle censée consacrer une rupture avec les pratiques frauduleuses, en cours depuis 1962 par légitimation populaire du pouvoir, qui en appelle à un scrutin libre, est encore une fois compromise”justifie t-il.
Autre argument avancé, le refus des autorités de mettre en place une structure autonome et permanente pour l’organisation et la gestion du processus électoral.
“La demande du RCD de dessaisir le ministère de l’intérieur de la gestion des élections et l’institution d’une commission de gestion autonome, à l’instar de ce qui se fait chez nos voisins bien qu’ayant été reprise par plus de 40 partis et personnalités politiques, a été ignorée et rejetée”, explique le chef du RCD qui relève aussi “le flou et l’opacité qui ont prévalu durant cette période sur la présidentielle d’avril 2014 est un signe de plus sur le refus de l’alternance déjà consacrée à travers le viol de la Constitution en 2008, l’élection de cette année n’est rien d’autre qu’une tromperie continuellement reproduite”.
Puis, le patron du RCD de mettre en avant l’état de santé du président en épinglant, en l’occurrence les médecins français qui lui auraient donné le quitus.
“Ce sont les médecins d’une puissance étrangère, dont le Premier ministre récemment gratifié de contrats scandaleusement préjudiciables pour l’Algérie, a commis un faux témoignage envers le peuple algérien, qui délivreront le certificat médical attestant les capacités physiques et mentales du candidat du système”.
Mais avant de développer les arguments en faveur du boycottage, Mohcin Belabes a brossé un large mais surtout noir tableau de la situation qui prévaut dans le pays.
“L’examen de la situation générale dans le pays durant l’année écoulée montre que si elle a été singulière et tragique au regard des différents événements qui l’ont marquée, elle est ponctuée, au fond dans la confusion et l’incertitude de trois mandats qui ont ébranlé et profondément déstructuré le pays”, décrit-il.
Le chef du RCD met aussi en exergue dans son intervention l’impact négatif de l’hospitalisation puis la convalescence du président sur le fonctionnement politique du pays. Au plan économique, le RCD pointe “l’inflation galopante, l’éloignement de l’administration du citoyen”.
Puis de noter aussi que “les rentrées financières provenant de la rente pétrolière sont mises au service des clientèles. Les chômeurs dans le sud du pays, la situation prévalant aussi à Ghardaia sont autant d’indicateurs d’une explosion sociale à venir, selon le successeur de Said Sadi, dont la candidature, un moment évoqué comme possible “par devoir”, est donc définitivement écartée.