"Smart City" : Siemens Algérie veut aider à établir une gestion intégrée de la ville
"Smart City" n’est pas un jeu électronique. C’est la ville de demain. Un projet envisageable en Algérie. Il suffit aux "gestionnaires" de la ville d’y penser. Les solutions existent. Le DG de Siemens Algérie, Farouk Benabdoun, et le CEO de Siemens Belgique-Luxembourg, André Bouffioux, nous en parlent dans cet entretien.
Siemens envisage-t-elle un projet de "Smart City" (cité intelligente) en Algérie ?
Farouk Benabdoun : Dans un projet comme "Smart City", il faut être deux. Il y a celui qui peut amener la technologie, et celui qui est prêt à installer cette technologie. Siemens a des projets de "Smart City". Un des projets phares c’est, par exemple, une sorte de cockpit de gestion d’une ville. Parce que demain, les responsables d’une ville vont être mesurés sur plusieurs aspects en même temps. Ils vont être mesurés sur le degré de pollution dans la ville, sur la mobilité, sur la sécurité, sur la déperdition énergétique des bâtiments, et bien d’autres aspects quotidiens. Et tous ces éléments devraient être monitorés et visualisés en ligne. Et une fois que vous avez visualisé un élément, que ce soit un problème ou une amélioration, vous pouvez vous attaquer à le résoudre. Donc la première étape c’est de visualiser dans quel état une ville (au sens large) se trouve sur les aspects cités précédemment. Donc nous nous proposons de faire la ville intelligente pour analyser quels sont les problèmes de la ville, les visualiser et apporter des solutions. Nous avons réalisé en Algérie environ treize projets de sécurité de grandes installations pétrochimiques. Ça fait partie des solutions technologiques Siemens de sécurité des biens, de pipelines, de raffineries, des ports. Mais le plus important est de bien mettre en carte quels sont les éléments névralgiques.
Un projet pareil ne pourrait-il se faire que dans le cadre d’un partenariat public avec Siemens, ou bien pensez-vous qu’il est possible que des entreprises privées puissent s’y greffer ?
André Bouffioux : Si je prends par exemple le cas de la ville de Londres qui avait des besoins dans le cadre des jeux olympiques, après le grave attentat dans le métro. Ça a enclenché des projets d’amélioration de la sécurité, de la mobilité, de l’environnement, pendant et après les jeux olympiques. Siemens est un partenaire majeur de la ville de Londres. Nous sommes également partenaires d’autres villes comme Viennes, dans tout ce qui est approvisionnement en eau et gestion de la pollution. Nous sommes partenaires de Glasgow pour la visualisation des problèmes de la ville. Mais il faut que la demande provienne de la ville. Il faut qu’il y ait une expression des besoins.
Farouk Benabdoun : Le but de ces workshops c’est, justement, de faire connaître les solutions globales de Siemens. Mais le besoin, qu’on peut provoquer et titiller, ne peut venir que d’un client institutionnel ou privé.
Dans un projet de "Smart City", la partie télécoms, serait sous-traitée ou bien Siemens est encore en mesure de prendre en charge ?
A. B. : Ça dépend des technologies mises en œuvre. Par exemple, dans tout ce qui est télétransmissions dans les espaces désertiques, nous le faisons nous-même. La partie télécoms, GSM, c’est une technologie courante, qui peut être faite soit en sous-traitance ou on peut faire nous mêmes.
Siemens a-t-elle des sous-traitants ? Et dans quels domaines ?
F. B. : Dans l’activité transformation de l’électricité (de la haute tension vers la moyenne tension), la partie génie civil est entièrement sous-traitée à des bureaux d’études et des sociétés de réalisation. Nous avons aussi des partenaires certifiés Siemens, à qui nous vendons nos produits, mais c’est eux qui seront les sous-traitants vis-à-vis du client final pour lui fournir la solution intégrée.
La partie software est réalisée par la société ou bien elle est sous-traitée auprès des éditeurs de logiciels ?
A. B. : La plupart des logiciels, par exemple ceux qui ont trait à l’automatisation, sont faits sous notre maitrise. On ne peut pas non plus dire que 100% de nos besoins de logiciels sont faits par Siemens, parce que quelque part dans l’environnement informatique vous avez Microsoft, ou tout autres logiciels dont nous avons besoin. Des logiciels de Product Lifecycle Management (PLM - gestion du cycle de vie) sont faits totalement par Siemens. De temps en temps on peut avoir une base de données qui est incorporée, mais pour les utilisateurs ça ne se voit pas. Le monde du logiciel est tel que tout est imbriqué. Mais dans les parties de base, c’est des connaissances et du savoir-faire 100% Siemens.
Rien ne se fait ici en Algérie dans ce domaine ?
F. B. : Siemens Algérie utilise les logiciels développés par nos ingénieurs de la maison mère ou leurs prestataires. Nous ne faisons pas dans l’élaboration de logiciels en Algérie, par contre notre centre régional d’engineering pour smart grid, développera des solutions et des programmes pour une gestion intelligente des réseaux.
Le système de formation de Siemens (via Intranet) peut-il être "exporté" vers des entreprises algériennes ?
F. B. : Le principe des Web Base Trainings (WBT) utilisés chez Siemens n’est pas une exception et pratiquement toutes les multinationales ont une plateforme de formation en ligne. L’avantage chez Siemens se trouve dans la diversité des thèmes traités qui vont des formations techniques aux formations en finances, de gestion, d’éthiques dans la conduite des affaires et ou de conformité. Selon les fonctions occupées, certaines formations sont obligatoires. S’agissant de Siemens Algérie, environs 50% de nos formations sont faites via Web Based Training sur l’intranet Siemens, 20% dans les centres de formations de Siemens en Allemagne (Siemens learning campus) et les 30% restants via des prestataires externes.
Pour revenir à votre question, nous sommes tout à fait disposés à collaborer ou partager notre expérience avec des entreprises Algériennes désireuses d’avoir une plateforme WBT.
Quelle serait la place du e-Learning dans "Smart City", si une commande en ce sens venait à être faite à Siemens ?
F. B. : Au-delà des smart city, je pense que le e-learning devient de plus en plus utilisés partout dans le monde et notre pays ne fera certainement pas exception. La difficulté maintenant réside pour les particuliers et les entreprises dans le paiement des formations en ligne, notre système bancaire ne permettant pas ce type de transferts.