Rafik Saifi : « Oublier le Mondial et ouvrir une nouvelle page »
Dans cet entretien accordé à TSA, l’ancien International Rafik Saifi réagit sur le nouveau sélectionneur des Verts Christian Gourcuff et les chances de l’Algérie à la Coupe d’Afrique des Nations 2015.
Que pensez-vous de la nomination de Christian Gourcuff à la tête des Verts ?
C’est un choix qui a été étudié et réfléchi. Gourcuff a les compétences nécessaires pour assurer la continuité avec l’Équipe nationale qui a fait une bonne prestation en Coupe du monde. C’est un entraîneur qui n’a pas peur du travail, car il aime ce qu’il fait.
Vous qui avez été joueur au FC Lorient, vous avez eu l’occasion de bien le connaître. Que pouvez-vous dire sur lui ?
Effectivement ! J’ai connu Gourcuff le technicien, mais aussi l’homme. J’ai, d’ailleurs, appris beaucoup de choses avec lui. C’est quelqu’un qui ne fait pas de distinction entre les joueurs. Seul le meilleur joue. C’est sa philosophie de travail. Il aime le beau jeu. Il ne parle pas beaucoup, il fait ses preuves sur le terrain. Vous savez, quand on a une équipe de 24 joueurs avec chacun son caractère, il est clair qu’on n’est pas là pour aimer tel ou tel joueur. Mais pour gérer le groupe et développer un beau jeu pour aboutir à un bon résultat. C’est sur la base des résultats qu’on juge un entraîneur.
Que pensez-vous de la désignation de Yazid Mansouri comme manager des Verts ?
Yazid connait Gourcuff et c’est un ancien joueur de l’Équipe nationale. Il peut apporter un plus. Je lui souhaite d’ailleurs beaucoup de succès et de réussite. S’il a été choisi, cela veut dire qu’il a les qualités et les compétences nécessaires.
Les médias ont évoqué la possibilité que vous soyez l’entraîneur-adjoint de Gourcuff. Qu’en est-il ?
(Rire). J’ai entendu parler de cela. Si on me sollicite, il est clair, je ne dirai pas non. Ce serait avec plaisir d’autant plus que je connais cet entraîneur.
Vous n’avez pas été contacté par Gourcuff ?
Non ! Il est vrai que j’ai gardé contact avec Gourcuff car il était mon entraineur à Lorient. Mais nous n’avons jamais parlé de cela. Il n’y a eu ni discussions, ni rien à ce sujet.
Gourcuff est arrivé en Équipe nationale à un moment très délicat puisqu’il bénéficie de peu de temps pour préparer le groupe aux éliminatoires de la CAN. Comment envisagez-vous la suite du parcours des Verts ?
Le nouveau coach doit découvrir les joueurs et connaître leur mentalité. Car sur le plan du jeu, il a déjà eu l’occasion de les voir à l’œuvre. Ensuite il devra instaurer un système de jeu. Cela nécessite du temps. Mais il devra faire vite, les éliminatoires sont pour bientôt et la CAN est dans quatre mois.
Que pensez-vous du groupe algérien pour les éliminatoires de la CAN ?
Sur le papier, on est favoris. Nous n’avons pas droit à l’erreur. Après, il est clair que la réalité du terrain est toute autre. Je crois que ça va être très difficile. Il faudra jouer pour gagner ces matchs. L’équipe doit garder les pieds sur terre, oublier le Mondial et ouvrir une nouvelle page. Il faut écrire l’histoire en remportant cette CAN et nous avons les moyens pour cela. On a des joueurs de qualité, il faut juste se mettre au travail.
Justement, on a vu lors de la CAN 2010, l’Algérie a été battu par le Malawi (3-0). Tout le monde le considérait comme le petit poucet du groupe…
C’est pour cela que je dis qu’il faudra rester très prudent. L’Ethiopie, le Mali ou encore le Malawi ne sont pas de grandes équipes, mais il faudra se méfier. Ils ont des joueurs qui évoluent en Europe et sur un match tout est possible. L’an dernier, l’Ethiopie a été éliminé des éliminatoires de la Coupe du monde en se faisant battre par le Nigéria. C’est la seule équipe qui a perdu un seul match sur son propre terrain. C’est pour cela que je dis qu’il faudra garder confiance en soi tout en étant méfiant.
Si l’EN parvient à se qualifier à la CAN 2015, pensez-vous qu’elle puisse atteindre le dernier carré ?
Je pense qu’on peut arriver en demi-finale et même remporter cette CAN. Nous avons les moyens nécessaires pour cela. On doit gérer match par match sans pour autant se mettre trop de pression. Il faut être optimiste. On les soutiendra jusqu’au bout et on espère qu’ils ramèneront le trophée au pays.
Certains observateurs ont été déçus par les transferts des joueurs algériens qui n’ont pas réussi à charmer les gros clubs. Qu’en pensez-vous ?
Je ne suis pas d’accord avec cela. Celui qui a rejoint le championnat qatari, c’est Rafik Halliche qui a 29 et qui a, par conséquent, pensé à sa carrière. Il faut respecter son choix. Pour ce qui est des autres joueurs, Brahimi est au FC Porto, Feghouli est toujours au FC Valence qui est un grand club, Slimani est au Sporting qui va disputer la Champions League et Belkalem est en Turquie. Je pense qu’ils ont fini dans de bons clubs. Taider est toujours à l’Inter de Milan. Je crois que, parfois, il est préférable de rester dans un club où on a l’occasion de jouer régulièrement que de rejoindre un club où on a moins de temps de jeu comme c’est arrivé à Taider. C’est pour cela que je dirais qu’hormis Halliche qui est au Qatar, les autres ont fait de bons choix.