Le RCD considère la Coordination pour la transition politique comme la réponse à la situation politique actuelle
Le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) a réuni ce week-end son Conseil national pour faire un état des lieux de la situation politique, après la tenue de la présidentielle du 17 avril dernier. Dans son discours Mohcine Belabès, le chef du parti considère qu’à cette date du 17 avril 2014, « l’Algérie a raté, encore une fois, l’occasion de se doter d’un président légitime choisi à travers une élection libre et transparente. A la place, un chef de l’État impotent et grabataire a été désigné par un consensus fragile et temporaire entre clans du système et confirmé par un Conseil constitutionnel habitué à la validation des viols de la loi ».
« Un gouvernement de pacotille »
Au sujet du projet de révision constitutionnelle, M.Belabès la qualifie d’ « initiative désespérée » de la part du chef de l’Etat en quête de ré-ligitimation après le faible taux de participation à la présidentielle, à peine 17%, selon son chiffre. Le patron du RCD n’y va pas du dos de la cuillère au sujet du nouveau gouvernement Sellal II, « Le gouvernement d’union nationale voulu au départ a fait place à un gouvernement de pacotille sans programme et sans vision où l’essentiel de sa composante a été recruté parmi les clientèles de la justice », dit-il.
Mohcin Belabès relève dans son discours aussi le rejet par l’opposition du projet de révision de la Constitution qui a essuyé selon lui « un cinglant rejet ». Pour lui, le projet en question « confirme le manque de sérieux de la démarche et l’inconsistance des amendements proposés », en ce sens qu’aucun problème fondamental n’y est abordé.« Ce sont les mêmes acteurs responsables du viol de la Constitution en 2008 qui avaient présenté la levée de la limitation des mandats comme une grande avancée démocratique qui expliquent aujourd’hui que le retour à la limitation des mandats présidentiels à deux est une exigence et un fondement essentiel de la démocratie » observe encore M.Belabès.
la Coordination comme « la réponse la plus adaptée »
Évoquantle travail de concertation avec les autres partis politiques de la Coordination, le chef du RCD estime que cette démarche procède d’une conviction « qu’aucune personnalité et aucun parti politique ne peut à lui seul sauver l’Algérie ». Et la conférence que projette de tenir la Coordination, ouverte à tout acteur acquis à la perspective d’une transition démocratique sera selon lui « l’occasion de définir et d’énoncer les cadres, méthodes et règles qui doivent prévaloir pendant la période de transition ».
Face à ce qu’il considère comme une situation d’impasse, le chef du RCD avance la Coordination comme « la réponse la plus adaptée à la situation actuelle » en ce sens qu’elle « travaille à l’élaboration de conditions de la libre expression politique jamais tolérée dans notre pays ».
Mohcin Belabès , qui a visiblement une vision trop optimiste de cette Coordination n’hésite pas à y voir une sorte d’avatar de la plate-forme de la Soumam « qui a rassemblé le pays sur le minimum qui peut libérer le peuple d’un ordre politique inique. Hier c’était le colonialisme, aujourd’hui c’est l’arbitraire militaro-tribal » sur le plan économique. Sur un autre plan, enfin, le chef du RCD parle de « sonnette d’alarme » tirée par des experts sur le danger que fait peser à court terme sur le pays l’hyper dépendance aux hydrocarbures ».