La révision de la Constitution agite les états -majors des partis politiques

11/05/2014 - 0:36


Les partis politiques continuent à réagir à la révision constitutionnelle et à l’offre du président Bouteflika d’y associer la classe politique. Ainsi l’ANR, qui fête son dix-neuvième anniversaire, s’est prononcé samedi pour un régime politique « semi-présidentiel ».
Fin mai, le parti tiendra une conférence nationale pour présenter la mouture finale de ses propositions. Le parti propose « d’inclure les réalisations et les défis relevés par l’Algérie durant les cinquante années d’indépendance dans le préambule de la constitution » pour constituer « une forme d’immunité » pour la nation et les générations à venir », a proposé Belkacem Sahali, chef du parti.
Il a insisté également sur la nécessité « de constitutionnaliser les principes souverains de la diplomatie algérienne », d’autant que « certains partis politiques prennent des positions diplomatiques qui sont à l’opposé de celles exprimées par l’Etat Algérien », ce qui constitue un véritable danger pour le pays », a-t-il affirmé. M. Sahli a invité les partis politiques en général et ceux de l’opposition en particulier à présenter des propositions dans le cadre de l’amendement de la Constitution et à ne pas manquer cette occasion si, réellement, ils ont l’intention de contribuer à l’édification d’un Etat de Droit ».
Le mouvement En-Nahda a exprimé aussi sa disponibilité à prendre part aux consultations pour la révision constitutionnelle en posant certaines conditions. « Le mouvement En-Nahda est disposé à participer aux nouvelles consultations sur la révision de la Constitution mais un consensus doit être dégagé au préalable sur les mécanismes à adopter pour cette révision et les personnes habilitées à opérer cette révision », a déclaré son président Mohamed Dhouibi à l’ouverture d’une rencontre nationale avec les élus du parti, en rappelant que la révision constitutionnelle « consensuelle » était une revendication longtemps soulevée par l’opposition.
« L’action adoptée sur la base de propositions d’amendements faites par telle commission aux partis politiques qui doivent émettre leurs avis est un moyen détourné qui dénote l’absence d’une véritable volonté politique d’aller vers une constitution consensuelle », a-t-il soutenu soulignant qu’un tel procédé « vise surtout à garantir le maintien au pouvoir ».
Le parti du Front Al Moustakbal, présidé par le Dr Abdelaziz Belaid, candidat à la présidentielle du 17 avril dernier, a confirmé sa participation. Le Front Al Moustakbal, a décidé de participer à l’enrichissement du projet d’amendement de la constitution et la mise en place d’une commission nationale de suivi de ce dossier, a précisé une source du parti citée par l’APS qui a relevé que lors de cette réunion, il a été question de l’évaluation du bilan électoral et des résultats de la présidentielle du 17 avril dernier.
Pour sa part, le FFS à la recherche d’un positionnement qui soit à équidistance du pouvoir et de l’opposition, considère que « la révision avant l’aboutissement à un consensus national reviendrait à placer la charrue avant les bœufs ».
Son secrétaire national Ahmed Bétatache qui animait samedi une conférence à Tizi-Ouzou réitère le proposition du parti, à savoir un débat profond pour la reconstruction du consensus nationale. Pour lui, une Constitution consensuelle « nécessite l’implication de tous les acteurs politiques du pays. Toute initiative politique doit être l’œuvre de toutes les forces politiques de la nation ».