La 4G enclenche la monétisation de la vidéo
A la problématique du flux généré, la consommation vidéo par les mobinautes pose également la question de sa facturation et de la qualité. Les spécialistes estiment que la vidéo mobile doit être mesurée et gérée différemment du reste du trafic data. Explications.
En Octobre dernier, l’association GSA (Global mobile Suppliers Association) a annoncé que le LTE (4G) est la technologie mobile qui a enregistrée la plus rapide croissance de tous les temps, avec 244 réseaux lancés dans 92 pays en quatre années seulement. Derrière ce succès inédit se cache l’engouement croissant des consommateurs vers le data mobile. Les médias sociaux, la recherche des contenus, le commerce mobile, la navigation et la messagerie électronique, ont contribués grandement à cette tendance. Mais aucun de ces services n’a eu autant ou plus de succès que la vidéo mobile qui représente plus de la moitié (et plus des trois quarts, pour certains cas) de l'utilisation du réseau. La vidéo mobile a bouleversé la vie numérique des mobinautes. Les services Netflix, YouTube, Facebook, Twitter, Vine et Instagram ne constituent qu’une partie de la consommation des usagers de l’Internet mobile. La vidéo est donc le service le plus utilisé dans le mobile, mais ce succès imprévu apporte de nouveaux défis aux réseaux mobiles.
A ce jour, la vidéo a été assimilée à un des multiples services exécutés par les éléments hardwares et softwares constituants un réseau de données, et ce, de la même manière que le courrier électronique, la messagerie instantanée et la navigation générale. Cependant, la vidéo, contrairement à la voix, au SMS et à la navigation sur le net, est imprévisible. A l’image des spécialistes de la voix et des données, les opérateurs des réseaux ont appris depuis des années à prédire la manière avec laquelle réagiraient leurs réseaux et la capacité nécessaire pour réunir un nombre d'abonnés suffisant dans une cellule. Mais le trafic vidéo peut considérablement varier, en fonction de sa qualité, du codage et du device (équipement) de la lecture. Il faut savoir que les « vidéonautes » mobiles sont habitués aux différents formats de l'affichage vidéo sur leurs terminaux. Dans la plupart des cas, ils payent la consommation vidéo à des prix dépendants des positions d’accès et qualité du contenu. Au départ, les différents modèles de tarification pour la vidéo vont de la gratuité, à l’abonnement mensuel ou au payement par affichage.
Facturer les vidéos
Aujourd’hui, ces modèles ont beaucoup évolué puisque l’apparition d'écosystèmes complexes dans lesquels les fournisseurs du contenu, agrégateurs et distributeurs ont largement rentabilisé leurs participations dans la chaîne de valeur de la diffusion de la vidéo, a complètement bouleversé ce type de marché. Les détections, mesure et tarification des vidéos diffusées sur les réseaux mobiles constituent un nouveau défi pour les opérateurs des réseaux mal équipés et mal préparés pour ce type de services. Les éléments réseaux actuels, participants à la fourniture des services de la vidéo mobile, sont insuffisants dans le processus de l’aide des opérateurs à détecter, mesurer et facturer avec précision les vidéos commercialisées. Les équipements réseaux utilisés travaillent beaucoup plus sur l’analyse du volume des données que sur leurs types. En conséquence, les données vidéo sont traités comme de la data ordinaire. En clair, les opérateurs facturent la vidéo de la même manière que pour les autres services des données. Cependant, les services vidéo sont très « obèses » en data, c’est pourquoi, les utilisateurs, dont la majorité ignorent le nombre de mégaoctets utilisés dans la « fabrication » d’une vidéo, se demandent alors comment regarder une vidéo sans avoir d’impact sur la facture mensuelle, pour les formules post-payées, et sur la durée du volume data acheté, pour ceux qui ont choisi la formule prépayée. D’où la difficulté à agir contre l’impact du trafic vidéo sur les réseaux mobiles et surtout à trouver un compromis entre les tailles des vidéos commercialisées et les formules des abonnements disponibles chez les opérateurs.
Les spécialistes estiment que les opérateurs doivent trouver rapidement une solution à cette problématique. Les adeptes de la vidéo mobile ne peuvent aucunement continuer à payer pour un service dépourvu de la garantie d’obtenir une bonne qualité de service et dont le coût est imprévisible. Si les opérateurs voudraient intégrer la chaîne de valeur, la vidéo mobile doit être mesurée et gérée différemment du reste du trafic data. En clair, les opérateurs doivent commencer à séparer la vidéo du reste du trafic des données. La recherche a montré que la quasi-totalité des abonnés préfèrent l’achat des minutes vidéo plutôt que des méga-octets de données. Il est clair que l’extraction de la data vidéo du trafic global des données ouvre la voie à la monétisation de la vidéo. Les mesures et gestion de la qualité de la vidéo seront établies en temps réel et par minutes. Ce qui facilitera la consommation et l’achat des services vidéo. Ainsi, la séparation de la vidéo du reste du trafic data fournira une nouvelle source de revenus pour les opérateurs mobiles.