Algérie - Critiqué de toutes parts, Hamiani prépare sa riposte contre les "frondeurs" au FCE
Le président du Forum des chefs d’entreprises (FCE), Réda Hamiani, a réuni ce dimanche ses plus proches soutiens en vue de riposter à la fronde que mène, à l’intérieur de l’organisation patronale, un groupe de patrons connus pour leur proximité avec le clan présidentiel.
M. Hamiani devrait rendre publique une déclaration dans les prochaines heures, affirme une source proche du président du FCE. A la tête des patrons frondeurs, figure Mohamed Bairi, ancien président de l’Association des concessionnaires automobiles algériens (ACAA) et partenaire du groupe éponyme Mazouz. Ce groupe, a convoqué une réunion du comité exécutif du Conseil d’orientation stratégique (COS) du FCE l’organisation, prévue pour mardi, au sein duquel M. Hamiani est minoritaire.
A l’origine du mécontentement de certains membres de l’organisation proches du président Bouteflika, les détails révélés par M.Hamiani, sur les circonstances qui ont précédé le vote à main levée, du soutien au 4e mandat.
Hamiani VS Bairi
Cette « mise à nu » a, en fait, été interprétée comme une critique aux membres du FCE, favorables au 4e mandat. « Mohamed Bairi, qui a été le trésorier de la campagne du président Bouteflika au sein du FCE, Mazouz et quelques autres chefs d’entreprise, connus pour leur proximité avec le clan présidentiel, veulent faire payer à Réda Hamiani ses déclarations après les élections présidentielles. Entre autres celle qu’il a faite vendredi dans les colonnes d’El Watan Week end, qui a davantage mis mal à l’aise ce groupe », affirme une source au sein du FCE. Le président du FCE a déclaré que les patrons proches du cercle présidentiel ont été déconcertés, lors de l’AG du FCE tenu le 13 mars dernier, en découvrant les deux urnes dans la salle. Après avoir exercé une forte pression sur le président du FCE, ces membres avaient obtenu que ces urnes soient enlevée et qu’il soit procédé à un vote à main levée.
Une troisième tendance au sein du FCE
Entre ces deux « blocs » qui s’affrontent, une troisième tendance se profile : celui de chefs d’entreprises qui ne sont ni avec Hamiani ni en faveur de Bairi. Ces patrons ne se présentent plus depuis quelques semaines aux activités du FCE, qui a dû annuler plusieurs rencontres faute de quorum. En plus du boycott des activités de l’organisation, ces chefs d’entreprises qui ont déjà payé leurs cotisations pour 2014, ont décidé de ne pas payer celles de 2015. « Ils ne veulent pas démissionner frontalement par peur de représailles lesquelles peuvent prendre plusieurs formes », confie notre source. Ils ne veulent surtout pas de Bairi à la tête du FCE. Pour eux, l’ancien président de l’ACAA « agit avec un groupe restreint en prenant en otage le FCE ». Ils souhaitent élire une nouvelle direction « le plus tôt possible ».