Algérie - 660.000 litres de carburant destinés à la contrebande transfrontalière ont été saisis en six mois
Selon les Douanes algériennes, les mesures contre le trafic transfrontalier de carburant ont réussi à faire baisser la demande de Tlemcen, par exemple, à 54 millions de litres durant le deuxième semestre 2013 contre 100 millions de litres consommés durant le premier semestre.
Les quantités d’essence et de gasoil saisies par les douanes dans les villes frontalières ont augmenté à 660.000 litres depuis la mise en œuvre en août 2013 des mesures gouvernementales visant à endiguer la contrebande de carburants, a indiqué à l’APS le directeur du renseignement douanier, Medjebar Bouanem.
Selon les chiffres fournis par ce haut responsable, les saisies de carburants dans les régions frontalières durant les cinq mois qui ont suivi la mise en œuvre de ces mesures gouvernementales, période s’étalant entre août et décembre, ont atteint 545.098 litres contre 233.786 litres durant les sept premiers mois.
Pour toute l'année 2013, les quantités de carburants saisis par les douanes s'élèvent à 780.484 litres, selon les chiffres fournis par M. Bouanem.
Cette tendance haussière des saisies s’est poursuivie durant les deux premiers mois de 2014 avec 115.857 litres interceptés par les services des douanes.
M. Bouanem précise à ce titre que l’instruction du 4 juillet 2013 du Premier ministère, relative à la lutte contre la contrebande sous toutes ses formes, a consolidé l’action des douanes par des mesures spécifiques qui ont permis de réduire sensiblement le transit illicite des carburants algériens vers le Maroc et la Tunisie.
Depuis août 2013, les services des douanes sont autorisés, en vertu de ces nouvelles mesures, à effectuer des contrôles au niveau des pompes à essence, à cibler des clients à risques comme les fellahs et les industriels des zones frontalières qui s’approvisionnent en grande quantités, mais aussi à suivre dans les régions frontalières la traçabilité des livraisons de la SNTR, chargée du transport de carburants.
Ces mesures ont aidé les douanes à établir une collaboration étroite avec les services des mines des villes frontalières en vue de l’identification des véhicules à double réservoirs, souvent utilisés par les contrebandiers pour le transport des carburants.
Les contrôles à la source menés jusqu’ici par les douanes au niveau des points de vente se sont soldés par la fermeture de neuf pompes à essence à Tébessa et à Tlemcen et dont les propriétaires se sont adonnés à ce trafic, a fait savoir le chef du renseignement douanier.
La lutte contre le trafic de carburant efficace selon les Douanes
Les mesures prises par le gouvernement ont eu un effet de coup de frein sur la demande en carburants des wilayas frontalières où la consommation a été gonflée par le passé par les contrebandiers, surnommés les Hallaba qui assèchent les pompes à essence et engrangent de gros bénéfices grâce à la vente d’essence et gasoil subventionnés en Tunisie et au Marcoc.
Le fléchissement des livraisons de carburants par Naftal dans les wilayas de Tébessa et Tlemcen est le meilleur indicateur de l’efficience des mesures gouvernementales, tient à souligner M. Bouanem.
En chiffres, ces mesures ont réussi à faire baisser la demande de Tlemcen à 54 millions de litres durant le deuxième semestre 2013, période de la mise en œuvre de l’instruction interministérielle contre 100 millions de litres consommés durant le premier semestre, relève M. Bouanem.
Pour la wilaya de Tébessa, la demande mensuelle en carburant qui avoisinait les 27 millions de litres durant les neuf premiers de 2013 a baissé à 20 millions de litres par mois durant le dernier trimestre de 2013.
Pour autant, il explique que ces mesures étaient plus dissuasives à l’est qu’à l’ouest du pays. La raison en est simple: à Tébessa, où les frontières sont ouvertes avec la Tunisie, il a suffi aux services des douanes de limiter la circulation des passagers suspects pour que les quantités transitées illégalement vers ce pays diminuent.
Par contre à Tlemcen, où les frontières sont fermées depuis 1994, les douanes ont affaire à une véritable contrebande qui emprunte des routes illégales, difficile des fois à repérer par les services de lutte contre la contrebande, précise encore le même responsable.
Globalement, les douanes ont eu à épingler 72 contrevenants durant les cinq derniers mois de 2013 qui s’adonnaient à ce trafic. Les amendes qu’ils encourent s’élèvent à 248,9 millions DA.