Supporteurs algériens au Brésil : le calvaire continue

24/06/2014 - 16:02


Mauvaise surprise et colère des supporteurs logés à l’hôtel « Pires » situé  à Comborio, une ville côtière du sud du Brésil. Arrivés lundi à 18h30 après plus de 10 heures de route, plusieurs supporteurs se sont retrouvés dans un hôtel où l’hygiène laisse à désirer. Ils ont alors squatté la réception de l’hôtel. « Nous avons payé 45 millions de centimes pour être dans un hôtel quatre étoiles et non pour être dans un taudis pareil », dénonce un quinquagénaire.  « Nous allons dormir sur le trottoir jusqu’à ce que la situation se règle », menace-t-il.

« Nous avons trouvé des cafards, des cheveux. Les draps sont sales et les chambres poussiéreuses », dénonce un autre supporteur qui se dit « outré ». « Nous sommes venus ici pour réaliser un rêve mais nous sommes en train de souffrir depuis le début. La Coupe du monde a viré à la fin du monde », ironise-t-il.

Dans le hall de l’hôtel les plaintes se multiplient. « On veut juste une chambre propre, on ne demande pas le luxe », réclame une dame.  Les bagages des supporteurs sont posés dans un coin de la réception. « J’ai fait mes bagages et il est hors de question pour moi de retourner dans cette chambre », nous dit un  supporteur venu de la wilaya de Batna. Ali, venu, également de Batna justifie sa colère : « J’ai des problèmes depuis que je suis là. J’ai payé la seconde formule pour ensuite me retrouver dans des hôtels qui n’offrent pas le minimum », dit-il. « Les responsables ne sont jamais là et nous sommes obligé de faire face à tous les problèmes seuls », regrette-t-il.

La personne chargée de choisir l’hôtel, un Brésilien, la quarantaine, entouré des supporteurs mécontents se défend. « Je ne fais pas partie du Touring Club ni de  l’agence française Couleur », dit-il. Il nous explique qu’il était chargé de prospecter le marché et de faire des propositions. « J’ai fait un repérage des hôtels existants  et Couleur a choisi celui-ci. Le choix a été validé par Touring Club », dit-il. Le Brésilien essaye par la suite de convaincre les supporteurs. « Selon les normes locales, cet hôtel est un quatre étoiles », dit-il, avant de se rétracter : « Je sais que cela ne correspond pas du tout aux normes et on ne peut pas dire que c’est un hôtel étoilé et si j’étais dans votre situation j’aurais fait la même chose  ». Un des accompagnateurs explique que la question n’est pas de son ressort.

Les Algériens qui sortent à tour de rôle des chambres, leurs bagages en main,  crient à « l’escroquerie ». « Ils nous ont tout simplement escroqués », juge Amar. « Ici c’est une auberge et non  un hôtel. Il faut vraiment que les autorités algériennes sachent ce qui se passe réellement ici », ajoute-t-il.

Les plaintes se multiplient et la colère fuse de partout. Au bout de quelques heures, des délégués du groupe ont été désignés pour aller parler aux responsables de Touring club. Ils reviennent avec des promesses. « Ils nous ont promis de venir à 10h pour nous trouver une solution, mais qu’ils viennent ou non on trouvera une solution », explique un des délégués. Au petit matin la fatigue se lit sur les visages.

Il est environ 2h, certains sont remontés dans leur chambre après que les draps et couvertures soient changés, d’autres supporteurs ont passé la nuit à la réception. Ce matin, tout le monde est d’accord sur le fait qu’il sera impossible de passer une autre nuit dans cet hôtel.