Les supporters algériens à la découverte de Rio

22/06/2014 - 13:38


Visiter Rio De Janeiro était l’obsession d’un groupe de supporters algériens depuis leur arrivée au Brésil. Le groupe d’une centaine de personnes n’a pas hésité une seconde à louer des bus pour aller à la découverte de cette ville mythique. Nous avons fait le déplacement avec eux.

« Si on ne visite pas Rio, on ne pourra pas dire que nous avons visité le Brésil », dit Mohammed, un jeune d’une trentaine d’année qui tient dans sa main une liste des supporters intéressés par le voyage. Au bout de quelques minutes, trois listes sont complètes. « Nous allons démarrer à 23h, et revenir dans la nuit du lendemain », nous explique-t-il.

Départ vers Rio

La déception après la défaite de l’équipe nationale n’a pas découragé les supportes algériens. Le premier bus démarre à 23h. Il est suivi de trois autres bus qui partent à minuit. L’aventure peut commencer. Conduits par des chauffeurs qui ne parlent ni ne comprennent une autre langue que le portugais, nos aventuriers savent que le voyage va être difficile. Aucun indice n’est donné sur le voyage. Départ vers l’inconnu.

Après plus de 9h de route, dans le froid, en empruntant une route sombre et en mauvais état, Rio. Enfin. L’excitation est à son comble. Les consignes sont claires : « Faites attention à votre argent et vos objets précieux et baladez-vous en groupe ». Il est 7h du matin. Rio De Janeiro est déjà réveillée. Les commerces sont ouverts, tout le monde vit au rythme de la Coupe du monde. « On sent vraiment l’esprit du Mondial », dit un jeune supporter, tout excité.

Devant la statue du Christ Rédempteur

Connue pour son carnaval et ses lieux touristique, Rio De Janeiro attire chaque jour depuis le début du Mondial des milliers de personnes. Dès les premières lueurs du jour, les places touristiques de la ville sont prises d’assaut. On y entend toutes les langues. Supposé être le guide, le chauffeur se désiste. « Allez-y, je vous attendrai dans le bus », dit-il en portugais. La file à la gare du téléphérique pour monter sur la statue du Christ Rédempteur au sommet du Corcovado est interminable. Il n’est pourtant que 9h du matin. Algériens, Chinois, Américains attendent impatiemment leur tour.

Mais cette fatigue a bon goût. La vue est féerique. Le Christ Rédempteur est majestueux. Au bout de trente minutes, la brume commence à cacher la tête de la statue. Le groupe d’Algériens décide de redescendre. Direction la célèbre plage de Copacabana.

La plage de Copacabana

En allant vers la plage, les Algériens repassent par le centre-ville. Les supporters de différentes équipes qui participent au Mondial ont investi les rues. Les sons des tambours, sifflets, chansons résonnent de partout. Chacun essaie de faire entendre sa voix. Malgré la largeur impressionnante des trottoirs, difficile de se frayer un chemin. Arrivés sur la plage de Copacabana, le soleil tape fort. L’eau transparente et le sable doré séduisent le groupe d’Algériens qui se jettent à l’eau sitôt arrivés. Des écrans géants sont installés partout pour les matchs. Partout, des stands de rafraîchissements. Dans les restaurants et fast-foods, il faut attendre plus d’une heure pour être servi. Le personnel est dépassé.

Le coucher du soleil au Mont du Pain de Sucre

Le soleil a laissé place à un petit vent frais. La fatigue commence à se faire sentir. Mais la soif de découvrir est plus forte que tout. En prenant le téléphérique pour arriver au sommet du Mont de Sucre, une montagne de granite volcanique et une vue panoramique. « C’est vraiment impressionnant », s’exclame Ilham. Le premier téléphérique conduit à Morro di Urca, à 217 m d’altitude, où un deuxième téléphérique prend le relais jusqu’au sommet. Le soleil disparaît derrière les collines de Rio. La ville commence à s’illuminer. Le froid commence à s’installer et de fines gouttes de pluie tombent. Le temps d’acheter quelques souvenirs et de jeter un dernier coup d’œil sur la majestueuse vue puis retour dans le bus.

Après Rio, pourquoi pas l’Amazonie ?

La magie de Rio a opéré. La beauté de la ville et son l’ambiance folle ont marqué les esprits. « Je ne regrette pas, c’est une expérience unique », dit Karim. Tout le groupe est du même avis. « La ville est très sécurisée, il n’y a aucun risque et les gens sont très accueillants », constate Souhaib. Mais malgré l’émerveillement, l’Algérie reste présente dans le cœur des Algériens. « Nous avons des endroits plus beaux en Algérie, mais malheureusement nous ne savons pas promouvoir notre tourisme », regrette un des supporters.

À 2h du matin, arrivée du premier bus à Bello Horizonte. Les autres bus arrivent à 4h du matin. Quelques heures plus tard, départ vers Porto Alegre, la ville où se déroulera le second match des Verts.  Sur le chemin, chacun raconte les anecdotes de Rio. Quelques-uns se préparent déjà à repartir. « Nous allons prendre un billet d’avion pour y revenir. Le vrai Mondial est à Rio », expliquent deux jeunes. Et ils ne sont pas les seuls à le penser. D’autres supporters voient plus grands. Ils interpellent une guide. Ils veulent maintenant visiter l’Amazonie.