Mondial : les ventes de maillots décollent timidement
Alors que le Mondial approche à grands pas, les Algérois ne semblent pas très concernés, et ce, malgré la qualification de l’équipe nationale algérienne. Alors que les maillots des Fennecs se sont vendus comme des petits pains lors de la dernière Coupe du monde en 2010, les ventes peinent à décoller cette année selon la plupart des vendeurs de la capitale.
Au centre d’Alger, une grande marque de vêtements expose les maillots de l’Équipe nationale. « Les ventes peinent à décoller cette année », explique l’un des vendeurs. C’est dû, selon lui, au manque d’intérêt des Algériens. « Les gens ont beaucoup de soucis, c’est vrai qu’ils aiment le foot, mais le coût de la vie et les problèmes quotidiens ne leur permettent pas de penser à ce genre de détails ». Au même endroit, un jeune client d’une vingtaine d’année n’est pas du même avis. « J’ai acheté un maillot de l’Équipe nationale et tous mes amis en ont acheté. Mais, à 11 000 DA le maillot dans les grands magasins, tout le monde ne peut pas se le permettre. »
« Je veux lui faire plaisir »
Au marché de Messonnier, un vendeur à la sauvette expose des tee-shirts de l’Équipe nationale, avec les noms et numéros des différents joueurs. « Choisissez celui qui vous plait, c’est de la bonne qualité », essaye de nous convaincre le vendeur. La chaleur étouffante n’a pas réussi à décourager les nombreuses femmes qui attendent leur tour pour pouvoir acheter un maillot : « Je dois l’acheter pour mon fils de 13 ans, il m’en parle depuis des semaines », confie une dame d’une quarantaine d’années qui a du mal à choisir le bon maillot. Les tee-shirts pour enfants sont cédés à 700 DA et ceux pour adultes à 1200 DA. Une autre dame essaie de joindre son fils par téléphone pour lui demander s’il veut un maillot de Slimani ou de Bougherra. « Je ne sais plus lequel il voulait », nous dit-elle. La dame finit par les acheter tous les deux. « Je veux lui faire plaisir », dit-elle avec un sourire.
Des drapeaux algériens à tous prix
Le carton du vendeur est à moitié vide. Les maillots se vendent mais il est déçu. « Si ça continue à ce rythme, nous n’allons pas beaucoup vendre. Lors du Mondial précédent j’épuisais un carton en quelques heures seulement. Mais depuis hier, je n’ai vendu que la moitié du carton. »
À côté, un adolescent expose le drapeau algérien. Il propose toutes les tailles… pour des prix également de toutes les tailles : de 100 DA à 1500 DA. Il raconte qu’il achète du tissu pour que sa mère lui confectionne les drapeaux. « Je suis en congé. Autant en profiter pour me faire de l’argent », lance-t-il. Puis il crie : « Faites l’affaire, faites l’affaire… », en direction des passants comme s’il vendait des fruits au marché. Le garçon est content de ses ventes. Mais, il espère qu’elles augmenteront. « Je suis sûr que dès que les matchs de l’Algérie démarreront, les ventes vont décoller. » Un peu comme l’ambiance du Mondial qui peine toujours à décoller dans la capitale.