Révision de la constitution : Abou Djerra Soltani défie Abderazak Makri et décide de participer aux consultations politiques
Nouveau coup dur pour le MSP dont la direction est pleinement engagée dans la préparation de la Conférence nationale pour la transition démocratique, prévue, théoriquement le 10 juin, à l’hôtel Hilton. Mais, soit dit en passant le ministère de l’Intérieur n’a pas encore donné son feu vert.
Coup dure, car Abou Djerra Soltani, qui n’a jamais avalé la couleuvre de la perte de son poste de numéro un du parti, a décidé de réponde favorablement à l’invitation d’Ahmed Ouyahia, dans le cadre des consultations politiques sur le projet de révision constitutionnelle.
C’est Abou Djerra lui même qui a confirmé l’information, en justifiant sa décision de sauter à pieds joints sur la position officielle du parti par le souci de « servir l’intérêt du pays et de la Ouma ». Pourtant lors de sa dernière conférence de presse en cours de semaine, Abderezak, Makri avait rappelé la position officielle du parti, à savoir le rejet des consultations initiées par la Présidence de la République.
Non seulement Makri avait rappelé la position du bureau national, mais il avait encore insisté pour dire que cette position est contraignante et oblige tous les responsables du parti.
Ce jour-là tout le monde avait compris que Makri s’adressait à Abou Djerra. Question : Abou Djerra, qui avait participé à la prise de la décision du parti, sera-t-il sanctionné ? Logiquement, oui, dés lors qu’il se met en porte à faux avec la ligne officielle de son parti.
« Pour le moment, Abou Djerra n’a pas officiellement informé la direction de sa décision de participer ou non aux consultations, nous avons lu l’information dans la presse », explique un cadre du MSP contacté par Algérie 1, qui ne se fait pas d’illusion quant à la présidence de l’ex chef du parti aux consultations avec Ouyahia.
« En fait, Abou Djerra n’a jamais été d’accord avec le passage du parti dans l’opposition », explique ce cadre qui rappelle que »politiquement, le parti n’a rien gagné en étant dans la coalition présidentielle. Au contraire une grande partie de notre base a quitté le parti , qui a perdu son âme en étant dans cette coalition ».Ce cadre va plus loin en accusant Abou Djerra de placer « son intérêt personnel »avant celui du parti.
« En fait, il a pris goût aux privilèges et aux honneurs en ayant été pendant longtemps ministre, aujourd’hui il n’arrive pas à s’adapter à son statut de simple citoyen et de membre de la direction d’un parti d’opposition ».
D’autres sources au sein du MSP croient savoir qu’Abou Djerra a fait « un choix amer » en répondant positivement à l’invitation de la présidence.
« S’il refuse de participer, le pouvoir peut lui sortir des dossiers en relation avec l’époque où il était ministre ». Alors, choix de conviction ou de contrainte pour Abou Djerra ?.
Toujours est –il qu’il risque son exclusion du MSP. Peut être qu’il ne laissera pas ce privilège à la commission de discipline, puis qu’on lui prête déjà l’intention de créer bientôt son propre parti politique avec l’ex président du Majliss Saidi et l’ex ministre du commerce Abada, lui aussi visiblement sevré de devoir renoncé aux délices de Capoue.
Probablement donc un troisième parti en perspective issu des flancs du MSP fondé par le défunt Cheikh Nahnah. Après le Front National de Menasra et Tadj de Ghoul bientôt une vitrine pour Abou Djerra ?.