Le FFS sort timidement de sa désormais réserve
Après un silence qui aura duré plusieurs mois, le FFS se réveille pour annoncer qu'il est pour "un débat sérieux sur la Constitution".
Le Front des forces socialistes (FFS) se dit être à pied d’oeuvre pour permettre l’organisation d’un débat sérieux et libre à propos de la prochaine élection présidentielle et de la révision de la Constitution, a relevé jeudi à Alger, Ali Laskri, au nom de l’instance présidentielle du parti. "L’élection présidentielle et la révision de la Constitution sont les échéances qui alimentent le débat. La commission politique du conseil national est déjà à pied d’oeuvre pour permettre l’organisation d’un débat sérieux et libre", a indiqué M. Laskri lors de la session ordinaire du conseil national, qui se tient jeudi et vendredi à huis clos au siège du parti. A trois mois de la présidentielle, le FFS sort de sa réserve. Voilà qui tranche radicalement avec le discours de rupture qu'on connaissait à ce parti. Optimiste, Laskri a affirmé que le FFS était convaincu qu’il pourrait mettre en place une stratégie qui soit aussi cohérente et efficace et dans la continuité des valeurs et des principes du parti, rappelant qu’"il n’y avait pas de position définitivement arrêtée sur la question, au sein de l’instance présidentielle qui rendra publique la sienne le moment opportun".
Et à Ali Laskri de justifier le silence du parti depuis le congrès du parti au printemps dernier dans une langue de bois difficile à saisir : "La discrétion du FFS sur ces questions est le fruit d’une volonté délibérée", affirmant que "toute l’action du parti depuis le 5ème congrès vise à renforcer son audience, sa crédibilité et son implantation".
M. Laskri a aussi fait savoir que les structures post-congrès du parti "continuent d’être mises en place dans une sérénité inédite". Que veur dire M. Laskri par "une sérénité inédite" ? Que parle passé, il n'y en avait pas au FFS. Pourtant, M. Laskri n'ignore pas les démissions en cascade au sein de l'encadrement du parti le FFS. La dernière en date, celles de la fédération de Béjaïa.
A l'heure où l'Algérie baigne dans le flou, la paralysie, la multiplication des affaires de corruption, à trois mois de la présidentielle, au FFS, on cultive les circonvolutions, la réthorique politiquepour ne pas gêner le pouvoir. Il est loin le temps où ce parti montait sabre au clair dans le pouvoir. Il est vrai aussi qu'Aït Ahmed, très âgé, malade et retiré de la vie politique n'a plus prise sur le parti.
R.N./APS