France: Cevital reçoit le feu vert de la Justice pour reprendre FagorBrandt
La justice française a donné mardi son feu vert à la reprise du fabricant d’électroménager FagorBrandt par le groupe algérien Cevital, permettant de sauvegarder plus de 1.400 emplois sur 1.800. Le tribunal de commerce de Nanterre près de Paris « a ordonné la cession des actifs de FagorBrandt au profit de la société Cevital », a indiqué à l’AFP l’avocat du groupe industriel algérien, Laurent Jourdan.
La reprise des activités de FagorBrandt, dont la maison-mère espagnole est en faillite, a fait l’objet de trois offres coordonnées. La principale émanait de Cevital, le groupe du milliardaire Issad Rebrab, qui proposait la reprise des sites d’Orléans et Vendôme (centre), le siège et les services après-vente, soit 1.225 salariés en France. En accord avec cette proposition, les sociétés régionales Variance Technologies, une PME de plasturgie, et S20 Industries, ont prévu de reprendre les sites de Vendée (ouest) du groupe, que Cevital ne souhaitait pas garder, permettant ainsi le maintien de 220 emplois, soit la moitié des effectifs concernés.
« Nous permettons le maintien de 1.225 emplois sur les sites que nous reprenons », a assuré Me Jourdan. « L’objectif de Cevital est de donner à FagorBrandt les moyens de se développer à l’international et de devenir un acteur majeur en Europe, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord », a-t-il précisé. La décision du Tribunal de commerce a mis fin à l’incertitude dans laquelle étaient plongés les salariés du groupe de FagorBrandt depuis l’automne dernier. A l’annonce de la nouvelle, les syndicats CGT et CFE-CGC ont exprimé leur « soulagement ».
Vendredi, l’horizon s’était éclairci pour les deux tiers des salariés, quand la justice espagnole a finalement autorisé Cevital à racheter pour 25 millions d’euros les marques de FagorBrandt, souvent plus connues que le groupe lui-même (Brandt, DeDietrich ou encore Vedette…) Cette décision rendait enfin possible la réalisation du plan de reprise mis sur la table par le conglomérat algérien depuis trois mois. La justice espagnole avait bloqué la vente des marques à la mi-mars, estimant que le prix n’était pas assez élevé.
Lundi, le groupe algérien était parvenu, à son tour, à un accord avec les deux entreprises qui vont reprendre les usines vendéennes, à Aizenay et La Roche-sur-Yon, qui emploient au total 440 personnes. Le projet de Cevital pérennise aussi 300 emplois en Espagne et 350 en Pologne. Rien que pour la France, le groupe d’Issad Rebrab va apporter 100 millions d’euros, selon les syndicats. Les quatre usines de FagorBrandt, qu’un prêt de l’État avait permis de soutenir jusqu’en mars, étaient à l’arrêt depuis la mi-mars, faute de pouvoir payer les fournisseurs. (Afp)