Les patrons se sont arrangés pour être absents à l’AG extraordinaire du FCE qui devait se prononcer sur le 4e mandat
L’élection présidentielle du 17 avril cristallise les enjeux politiques et les acteurs sont sommés de se prononcer sur un possible quatrième mandat qui devient aujourd’hui la seule ligne de partage. Parmi ces acteurs, le FCE, puissante organisation patronale qui n’a pas encore fait son choix.
Ce qui ne semble pas être du goût des partisans du président qui ont exercé une pression sur Rédha Hamiani pour mettre son organisation de leur côté. Ce dernier, après avoir donné au temps le temps, s’est résolu, la mort dans l’âme, à convoquer une Assemblée générale (AG) de son organisation. Elle devait se tenir ce lundi à 16 heures à l’hôtel Aurassi. Mais Rédha Hamiani a été contraint de l’annuler en constant sur place que la plupart des patrons se sont arrangés pour être absents.
Conséquence, pas de quorum et donc pas d’AG extraordinaire, renvoyée du coup à la semaine prochaine. En fait, l’absence des patrons à l’AG n’est pas une simple coïncidence, mais elle est voulue. Un certains nombre sont partis à l’étranger, d’autres ont carrément fermé leur portables toute la journée, de façon à être injoignables.
« La plupart des patrons sont contre le fait d’impliquer notre organisation dans des enjeux politiques », a déclaré un patron membre de l’AG. « Nous sommes, des patrons privés, des chefs d’entreprises, nous n’avons pas à être pour ou contre untel ou untel, d’autant plus que les chefs des entreprises publiques ont quitté le FCE depuis des années sur ordre de l’ex chef du Gouvernement Ahmed Ouyahia ».
Un autre membre de l’AG nous révèle que c’est un puissant patron, qui a actuellement les faveurs de Said Bouteflika qui « veut forcer la main à Hamiani pour amener la FCE a faire comme l’UGTA et d’autres partis politiques et organisations qui ont déclaré leur adhésion au quatrième mandat ».
Notre interlocuteur nous a expliqué pourquoi la plupart des patrons ont choisi de bouder l’AG. « C’est en quelque sorte l’option du moindre risque. On s’est arrangé entre nous pour ne pas y aller, car le vote pour le quatrième mandat doit se faire à main levée et non à bulletin secret et ceux qui sont contre ont peur d’afficher publiquement leurs positions de peur de subir après de représailles”.
“Des patrons qui n’ont pas soutenu politiquement et financièrement, le président lors des précédents mandats ont eu à subir après coup des foudres dévastatrices” ajoute notre source.
Par ailleurs, un autre membre du FCE nous a confié que la convocation pour cette AG n’a été faite que depuis 48 heures ce qui rend toute organisation de réunion impossible.
Il faut dire aussi que les patrons sont aujourd’hui en colère contre les pouvoirs publics, car toutes les promesses qui leur ont été faites au cours des précédentes tripartites sont restées lettre morte. Une autre raison pour ne pas soutenir le quatrième mandat. Mais, Hamiani, tient bon et d’ores et déjà une nouvelle AG est convoquée pour la semaine prochaine, en espérant réunir le quorum.