La Bourse d’Alger table sur une capitalisation de 10 milliards de dollars en 5 ans
La Bourse d’Alger veut se hisser en place financière régionale. C’est l’ambition que porte le premier responsable de la Bourse d’Alger, Yazid Benmouhoub, qui prévoit de multiplier par 50 la capitalisation boursière actuelle.
La capitalisation actuelle de la Bourse d’Alger qui est de l’ordre 14 milliards de DA (207 millions de dollars ) est insuffisante au regard des potentialités du marché algérien, a estimé Yazid Benmouhoub, le directeur général de la Société de gestion des valeurs boursières (SGBV). Ce niveau de capitalisation est dérisoire comparé celui de la Bourse de Tunis qui a atteint les 9 milliards de dollars et celui de la Bourse de Casablanca, estimé 60 milliards de dollars, a-t-il rappelé.
Pour le premier responsable de la Bourse d’Alger, l’objectif est d’atteindre une capitalisation de 10 milliards de dollars d’ici 5 ans, avec l’introduction en bourse de 40 nouvelles entreprises. Il a déclaré que l’institution financière qu’il dirige compte désormais « profiter de l’expérience des autres places financières ». « Nous sommes en pleine discussion avec Euronext pour arrêter la date de signature d’un protocole d’accord que l’on veut concrétiser le plutôt possible », a-t-il précisé, rappelant que d’autres partenariat avec d’autres bourses dont celle de Tunis.
La Bourse d’Alger mise beaucoup sur les entreprises publiques pour se redynamiser. Selon M. Benmouhoub estime que l’introduction des grandes entreprises publiques à la Bourse d’Alger va certainement instaurer la confiance et créer un effet d'entrainement pour les autres entreprises. Il a rappelé à ce propos que des entreprises publique leaders dans leurs domaines, ont reçu l’autorisation du Conseil des participations de l’Etat (CPE) pour s’introduire en bourse. Le directeur de Bourse d’Alger a cité parmi elles, Mobilis, la CAAR, Cosider, le CPA ainsi que certaines cimenteries du groupe public GICA.
La taille et le statut du tissu économique : un frein à l’essor de la Bourse
Actuellement la Bourse d’Alger fonctionne avec 4 sociétés cotées (El Aurassi, Saidal, Alliance Assurances, NCA-Rouiba). L’entrée des nouveaux acteurs du secteur public ne sera qu’un prélude à la relance de la Bourse, ajoute M. Benmouhoub qui reconnait toutefois la configuration actuelle du tissu des entreprises nationales ne plaide pas en faveur de l’entrée en bourse de la majorité d’entre elles.
Le directeur de la Bourse pointe du doigt la taille des entreprises formant le tissu économique national qui est à 95% constitué de très petites entreprises (TPE) et leur statut, souvent de type familial. M. Benmouhoub a rappelé par ailleurs que les mesures « incitatives » de la loi de finances pour 2014 qui a décidé une réduction de l’impôt sur les bénéfices des sociétés « au prorata de l’ouverture en Bourse », qui peut atteindre les 20% et plus pour les grandes sociétés et 10% et plus pour les PME.