Algérie – Le foncier industriel national élargi à 14.000 ha en 2014 (Amara Benyounès)
Le déficit en assiettes industrielles en Algérie a favorisé la spéculation tout en freinant l'investissement (DR)
«Nous avons 49 projets de création de zones industrielles et les superficies prévues sont élargies à 14.000 hectares contre 11.000 hectares prévus", a indiqué le ministre lors d’une réunion avec les opérateurs économiques, l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA) et le patronat pour présenter les résultats des travaux du groupe de travail sur le foncier industriel, installé lors de la tripartite d’octobre 2013. Le ministre a ajouté que son département a lancé un projet de création de nouvelles zones d’activités afin d’assurer une plus grande disponibilité du foncier industriel pour les entrepreneurs et les PME, relevant au passage que "le foncier constitue un frein pour l’investissement".
Foncier non exploité
M. Benyounès a également précisé que «30 % des terrains situés dans les zones industrielles ne sont pas utilisés », évoquant à ce propos les cas de Rouiba et de Réghaïa, où se trouve la plus grande zone industrielle d’Algérie. Il a souligné, par ailleurs, que le document sur le foncier industriel sera remis au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, qui, ajoute-t-il, insiste lors de ses visites dans les wilayas sur l’élargissement de l’assiette foncière et sur la promotion des investissements.
Evoquant, par ailleurs, le volet relatif aux prix des assiettes foncières, Amara Benyounes a souligné que le problème de réduction du prix de la concession du foncier « sera introduit dans la prochaine loi de finances », après accord du Premier ministre. Selon la division de l’infrastructure industrielle au ministère, la concession est établie moyennant une redevance de 5 % de la valeur vénale du foncier et il est proposé que cette redevance locative soit de 1,5 % de la valeur vénale.
Spéculation sur les assiettes
Actuellement, 18 zones industrielles dans le Sud et les Hauts-plateaux seront réalisées en priorité, selon les données avancées par M. Benyounès, qui note que le « le Calpiref n’a pas à juger de l’opportunité de l’investissement », avant d’ajouter que "le taux de rejet est de 38% en 2013 à l’échelle nationale et la raison évoquée est celle d’activité saturée". "Il y des investisseurs qui ont des terrains dans plusieurs wilayas et ils arrivent à faire de la spéculation, et l’Etat va récupérer ces terrains", a affirmé le ministre.
Lors des débats ouverts avec les participants, le directeur du développement industriel à la wilaya d’Alger a indiqué que 160 lots de terrains sont inoccupés notamment à Rouiba et Réghaïa et que 74 unités industrielles n’ont pas un acte de propriété et une autorisation d’exploitation et qu’ils doivent régulariser leur situation.
Outre l’UGTA, les représentants de la Confédération des industriels et des producteurs algériens (CIPA), de la Confédération nationale du patronat algérien (CNPA), du Forum des chefs d’entreprises (FCE), de la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA) et de l’Union nationale des entreprises publiques (UNEP) ont assisté à la réunion.