Abdelmalek Sellal propose une "redéfinition" du SNMG au lieu de l'abrogation de l'art. 87-bis
Le dossier de l’abrogation de l’article 87 bis du code du travail sur le SNMG (salaire minimum garanti) a vite été expédié par le Premier ministre Abdelmalek Sellal, lors de la 16ème tripartite (Gouvernement-Patronat-UGTA), qui se tient ce dimanche à Alger.
Dans une déclaration à l’ouverture de la tripartite, le Premier ministre a évoqué une redéfinition du SNMG, revoyant à 2015, l’abrogation de l’article 87 bis revendiquée par l’UGTA. Il a précisé que «des correctifs devraient être apporté à la définition du SNMG à la faveur de la promulgation de la Loi de Finances 2015 ».
«Cette nouvelle définition du SNMG est proposée à la présente Tripartite compte tenu du souci d’apporter certains correctifs, en particulier au profit des travailleurs lésés », a-t-il expliqué. Pour lui, cette nouvelle définition du SNMG vise aussi à améliorer la productivité de l’outil national de production et les résultats de l’entreprise. La définition donnée au SNMG «ne permet pas aux entreprises plus de flexibilité pour mieux rétribuer les rendements des travailleurs ou pour indemniser toute sujétion à l’organisation ou aux conditions particulières de travail».
Qualifiant son gouvernement de «pragmatique», Abdelmalek Sellal a affirmé que «l'Algérie demeurera un pays démocratique et social» et ne ménagera aucun effort « pour défendre ceux qui gagnent le moins, sans toutefois créer des obstacles à ceux qui gagnent le plus en contribuant au développement de la Nation conformément à la loi ».
Des incidences sur les entreprises
Selon l’économiste Abdelhak Lamiri, l’abrogation de l’article 87 aurait pour conséquence une augmentation de 11 à 20% de la masse salariale des entreprises, qui auront des difficultés pour mettre en application, « car c’est toute une chaine de salaires qui va augmenter ». En plus des incidences sur la trésorerie des entreprises, une hausse des salaires induite par l’abrogation de l’article 87-bis va provoquer une hausse jusqu’à 20% de l’inflation et un gonflement des importations, « car plus de 80% des biens consommés en Algérie sont importés, »a-t-il dit lundi dans une émission à la radio nationale. Ces réserves sont partagées par le patronat, qui considère pour sa part qu’une augmentation des salaires « peut s’avérer dangereuse » pour l’entreprise au moment où la productivité est en baisse en Algérie.