Mondial. Mohamed Hansal, ancien arbitre international algérien : « Les arbitres ont failli à leur mission »
Mohamed Hansal, ancien arbitre international algérien ayant officié lors de la Coupe du monde des moins de 20 ans en 1979 et 1987, mais également lors de la Coupe d’Asie des nations en 1988, nous fait part de son point de vue au sujet de l’arbitrage après trois jours de compétition au Brésil.
Quelle évaluation faites-vous du niveau d’arbitrage après ces trois premières journées du Mondial ?
Les arbitres sélectionnés durant la phase finale de la Coupe du monde ont eu des recommandations et ont eu un stage spécifique. Malheureusement, lors des trois premières rencontres, ces consignes n’ont pas été appliquées à la lettre. Je m’engage à dire que ces arbitres ont faussé les résultats des rencontres. Lors du match du Brésil – Croatie, il y a eu un penalty imaginaire qui a été sifflé, et ce, en dépit de tous les instruments et moyens technologiques mis à disposition des arbitres. Idem, lors du match du Mexique face au Cameroun, il y a eu deux buts refusés pour le Mexique. Même chose pour le match de l’Espagne et la Hollande, il y a eu aussi un penalty sifflé pour les Espagnols alors qu’il y avait un mauvais placement de l’arbitre. Maintenant, la question qui se pose est : est-ce que ces arbitres retenus pour les premières rencontres seront reconduits pour le deuxième tour, ou bien seront-ils éliminés ?
Pour ma part, j’espère que les arbitres des prochaines rencontres seront à la hauteur de leurs tâches, car pour le début de la compétition, les arbitres n’ont pas été à la hauteur, ils ont failli à leur mission. C’est en tout cas l’évaluation qu’on peut faire des premiers matchs, mais on attend de voir la suite.
Est-ce que ce genre d’erreurs est courant dans des compétitions de ce niveau ?
Je ne voudrais pas accuser l’arbitre de la rencontre Brésil – Croatie, mais je pense qu’il ne faut pas mêler la politique au sport. Il y a eu de grandes manifestations au Brésil, peut-être l’arbitre a fait en sorte qu’il n’y ait pas de problèmes afin de calmer les esprits. La présidente du Brésil, Dilma Roussef, était d’autant plus présente dans les tribunes. J’espère que les prochaines rencontres seront dirigées comme il se doit, car c’est une lourde responsabilité. Dans un Mondial, il ne faut pas mêler les sentiments ou faire deux poids, deux mesures.
Je souhaite, à cette occasion, que notre compatriote Haïmoudi soit à la hauteur. Je souhaite également, au passage, la réussite à notre Équipe nationale qui aura besoin d’un arbitrage neutre qui dirige la rencontre avec sincérité, courage et honnêteté.